Chris Carel cofonde avec Raphaël Bouaziz en 1999 Nerim, opérateur internet et télécom pour les entreprises. Ils décident après 13 ans de céder leur société.
Il se confie à nous et nous apporte ses conseils pour appréhender au mieux la transmission d’entreprise.
Quel furent les éléments déclencheurs de votre cession ?
Avec Raphaël, mon meilleur ami, nous avons créé Nerim en 1999 au moment où l’ADSL arrivait en France. On s’était dit qu’il n’y aurait pas de meilleur moment pour lancer un opérateur de télécommunication. Après 13 ans au sein de l’entreprise nous avions atteint une taille significative et l’on recevait des propositions financières intéressantes nous incitant à transmettre. Je commençais un peu à m’ennuyer et j’avais personnellement soif de nouveaux défis. Je pensais à changer d’activité. La cession est arrivée à point nommé.
Aviez-vous des préférences quant à la qualité de l’acquéreur de votre entreprise ?
Je n’avais pas de prérequis sur la qualité du repreneur. J’avais simplement une préférence au niveau du projet. Je souhaitais que la société puisse continuer à exister de manière indépendante. Je privilégiais une cession à un industriel ou à un financier qui puisse continuer à travailler sur la marque Nerim, avec la force des employés actuels.
Je ne souhaitais pas que la société soit absorbée par un industriel similaire qui fusionne les actifs ou réalise des coupes significatives dans les effectifs.
Comment avez-vous préparé votre transmission ?
Il est important d’avoir une équipe dirigeante suffisamment solide pour assurer la gestion opérationnelle de l’entreprise pendant, et après la cession de l’entreprise.
J’ai recruté un directeur général deux ans avant la cession afin de me concentrer sur l’opération de cession, laquelle requiert beaucoup de temps et d’énergie.
Avoir la certitude de vouloir céder son entreprise est primordial et implique de se préparer à quitter ses fonctions du jour au lendemain.
Dans mon cas, une fois la transaction actée, j’ai quitté l’entreprise car tel était le souhait de l’acquéreur. Pour éviter le blues de la cession il faut donc s’y préparer en amont en réfléchissant aux projets futurs que l’on souhaite mener. Il faut arriver à se projeter personnellement et professionnellement dans de nouveaux projets. Il faut à tout prix éviter de vivre dans la nostalgie du passé. Dans mon cas, décider de changer de pays et de secteur d’activité m’a fortement stimulé et aidé à tourner la page.
Comment vous êtes-vous fait accompagner tout au long de ce processus de cession ?
J’étais déjà sensibilisé aux rachats d’entreprises, avec 6 rachats de gré à gré ou de sociétés en difficulté auprès du tribunal de commerce. C’était cependant pour moi la première vraie opération de cession.
Pour développer nos connaissances sur le sujet nous avons décidé de nous entourer très tôt et de travailler avec une banque d’affaires. Je me suis également rapproché d’un certain nombre d’amis qui avaient cédé leur entreprise pour échanger avec eux sur les points d’attention et les difficultés qu’ils avaient pu rencontrer.
Il était primordial pour nous de ne pas gérer la cession en direct, sans intermédiaire, car c’est un processus compliqué. Le faire seul était trop risqué.
L’affect est rapidement mis en cause dans une négociation.
Le fait d’avoir un intermédiaire, qui reçoit les ordres et qui discute avec les potentiels acquéreurs est un plus indéniable qui permet d’optimiser la valeur que vous pourrez obtenir de votre entreprise.
Au plan fiscal, l’information est difficile d’accès et les règles changent rapidement.
Il a fallu s’entourer d’avocats fiscalistes afin de nous conseiller sur les différentes possibilités de structuration de l’opération. C’est un point qu’il faut préparer entre un et deux ans à l’avance car la fiscalité peut avoir un impact important sur vos gains.
CONSEILS CLÉS
Définir un projet post-cession
Récolter des témoignages d'anciens cédants
S'entourer de conseils appropriés
Préparer la structuration fiscale de la cession plusieurs années en amont