Mapaéro a été fondé en 1992 par Jean-François Brachotte. Cette société, spécialisée dans les peintures pour l’aéronautique écoresponsable a été rachetée par AkzoNobel. Son dirigeant se confie à nous et nous apporte ses conseils pour appréhender au mieux la cession d’entreprise.
Pourriez-vous me résumer le parcours de Mapaero ?
Je suis de formation ingénieur chimiste et je suis passionné par l’aéronautique. N’ayant pas pu obtenir mon brevet de pilote professionnel à cause d’un refus lors de la visite médicale, j’ai basculé dans les peintures aéronautiques par passion. L’aventure a duré 25 ans entre la création de Mapaero et sa cession. La société a végété durant une dizaine d’années avant de connaître un développement rapide, soutenu par des innovations technologies.
Pourquoi avoir cédé ?
À 69 ans, je devais prendre une décision. J’ai une fille qui a rejoint l’entreprise pendant 7 ans. Elle m’a annoncé ne pas souhaiter rester dans l’entreprise. N’ayant pas de successeur, il était logique de la céder à un tiers.
Aviez-vous en tête un profil d’acquéreur idéal ?
Je voulais que l’entreprise puisse continuer à se développer sur le long terme.
J’avais déjà à l’esprit de la céder à un industriel capable de garantir un développement pour les 20 prochaines années.
J’y tenais ne serait-ce que vis-à-vis de mes équipes.
Étiez-vous déjà sensibilisé à ce type d’opérations ?
Je ne connaissais pas du tout la cession. J’avais par le passé envisagé des acquisitions à l’étranger et m’étais en partie familiarisé avec les processus d’acquisition, mais la cession c’est autre chose. Pour me renseigner, j’ai fouillé sur internet, assisté à des conférences et échangé avec d’anciens cédants.
Quel a été votre rapport à la confidentialité ?
La cession n’était un secret pour personne. Nous avons beaucoup communiqué dans l’entreprise sur le projet de cession. J’ai informé le CE, les actionnaires et l’ensemble du personnel de mon intention. Tout le monde a joué le jeu.
Comment avez-vous géré la cession ?
Une équipe de 4 personnes a été constituée. Le directeur financier, le directeur commercial et le directeur général ont fait partie de l’équipe M&A. Étant à la retraite depuis 4 ans, j’ai eu besoin de cette équipe pour me soutenir dans le processus.
Comment avez-vous abordé les enjeux fiscaux et patrimoniaux ?
J’ai fait appel à mon conseil patrimonial. J’ai certes été sollicité par de nombreux acteurs, mais j’étais déjà entouré. En matière de réinvestissement, toutes les banques ont à peu près les mêmes produits à proposer, c’est la qualité du conseil qui fait la différence.
Comment avez-vous géré la post-cession ?
C’est une nouvelle étape dans une vie. Ça fait quelque chose mais il faut l’accepter. A partir d’un certain âge, on a plus le dynamisme pour diriger efficacement une entreprise.
On voit beaucoup d’entreprises qui meurent car le dirigeant pense à céder à 80 ans.
Je connais une entreprise dirigée par un homme de 85 ans, qui continue à s’accrocher à son entreprise, alors qu’il n’a plus de vision claire sur la stratégie à suivre et sur un certain nombre de nouvelles choses. L’entreprise doit être dirigée par des jeunes.
Quel conseil donneriez-vous à un dirigeant souhaitant transmettre son entreprise ?
Le plus important pour réussir son projet est d’être accompagné de bons conseils en fusions-acquisitions. Ce sont eux qui détiennent la compétence, l’expérience, et permettent d’arriver au but recherché. Il y a beaucoup d’acteurs mais il faut parvenir à trouver le bon en fonction de sa spécialisation et sa personnalité.
CONSEILS CLÉS
Ne pas préparer trop tardivement sa cession
Trouver un repreneur qui vous correspond
Bien choisir son conseil en fusions-acquisitions, chef d'orchestre de la cession
Bien choisir son conseiller patrimonial en amont, pour appréhender sereinement l'après-cession
Savoir passer la main